Ces expositions qu’il ne fallait pas rater…. Seydou Keïta au Grand Palais

De ces expositions qu’il ne fallait pas rater, il y a l’exposition de Seydou Keïta au Grand Palais. Mais comme je suis une copine très sympa (bonjour les chevilles !), je partage avec vous ce coup de cœur, et ces quelques photos (un peu prises à l’arrache pour certaines…pardon…)

C’était où encore ?

Au Grand Palais en 2016 (oui, 2016 ça date, mais ça vaut la peine d’en parler car les photos sont magnifiques, la scénographie élégante et le lieu, assez époustouflant.)

Ah oui… et pourquoi es-tu allée à cette expo ?

Grand palais expo Seydou Keita"

Un matin, en passant rapidement en voiture devant le Grand Palais, j’ai vu une grande à l’entrée. Une jolie jeune femme noire avec un beau sourire habillée en tissus wax ! Heu ?? bizarre ?? Intriguée, toute l’après-midi, je me suis posée la question de savoir qui était cette femme. Il y a en effet si peu d’artistes Africains mis en avant dans des lieux aussi prestigieux, l’association était improbable.. Grand Palais / Afrique…non pas possible !

Alors, arrivée chez moi, je me suis ruée sur mon ordinateur

Impatiente d’interroger mon meilleur ami (Google). J’ai alors découvert un artiste (et non une artiste). Un photographe, un style et un univers magnifique. D’étonnants portraits, des mises en scène individuelles ou de groupes en noir et blanc. J’ai eu un grand coup de foudre.

Je devais organiser une sortie sympa avec une copine, hop d’une pierre deux coups la sortie était dans les agendas.

Je ne suis pas spécialiste en photographie, je dois même avouer que suis une piètre photographe. Le genre de photographe qui tient son reflex à l’envers… exige que le sujet garde la pose pendant 15 minutes (le temps de comprendre les réglages, la lumière et finalement se rend compte qu’elle a juste oublié d’enlever le cache !)

Je voue une passion pour la couleur mais j’aime aussi le noir et blanc. Les photos en noir et blanc dégagent une réelle émotion et donnent du charme au modèle.

Le noir et blanc donne un coté vintage et accentue les émotions. Seydou Keïta en plus de retranscrire ces émotions joue avec les mises en scène. Parfois kitch (un tantinet rigolo) et parfois bien moderne pour l’époque (superbes voitures, scooters…) L’expression joviale et surtout cette étincelle dans le regard de ses modèles rend ses sujets magnifiques.

Les Africains aiment les photos et aiment être pris en photo. Autrefois poser devant l’objectif était un privilège. Etre immortalisé sur une photo était réclamé s’il n’était pas proposé par le photographe. Quitte à ne parfois jamais recevoir les tirages photos du photographe en question. Tant pis les gens posaient et ils aimaient ça. Avant l’arrivée des smartphones, les Africains prenaient peu de photo. Les photo servaient à immortaliser un événement ou rappeler un fait important. Les photos et surtout les tirages coûtaient chers. Seydou Keïta a su magnifier ces événements. Ses photos me rappellent mes albums de famille. Toutes les photos des grands-parents, les naissances, les premiers pas …. Vous me direz bon… ok.. les vieilles photos c’est chouettes, on est contents pour toi mais on en a tous chez nous…


Du coup, quel est le « plus » de Seydou Keïta ? pourqoui serait-il plus intéressant que les autres photographes de l’époque ?


Seydou Keïta est intéressant car à l’époque il y avait peu de photographe connu d’origine Africaine. Son parcours exceptionnel et sa parfaite maîtrise de la lumière naturelle sont internationalement reconnus.

Autodidacte, au parcours exceptionnel il est connu pour ses portraits à l’occidentale il incarne l’excellence Africaine en matière de photographie. A une époque post coloniale ou les photographes professionnels tentaient de copier les photos venues d’Europe, il a sut  créer une harmonie parfaite entre ce nouveau style européen qui déferlait en Afrique et le style Africain.

Née dans les années 20 à Bamako (Mali). Il n’est pas scolarisé, il travaille en famille comme apprenti menuisier. A l’âge de 14 ans, son père lui offre son premier appareil photo, un petit Kodak Brownie. Cet appareil fera de lui un maître incontesté de la photographe.

Quelques années plus tard, il ouvre son studio sur la parcelle familiale, dans un quartier très animé de Bamako, près de la gare. Il se spécialise dans le portrait dit « de commande ». Des portraits individuels ou de groupe, qu’il réalise essentiellement en 13×18, en noir et blanc, avec une préférence pour la lumière naturelle.

La plupart de ses tirages sont des « tirages contact » au format du négatif, que Keïta réalise lui-même (tirages contact ? kesako ? c’est la projection d’un négatif sur un papier photosensible, je ne savais pas non plus :-). Le papier est cher et difficile à trouver. À la demande de certains clients fortunés, il lui arrive de réaliser des tirages plus grands.

Sa passion pour la photographie et les mises en scène à l’occidentale engendrent des bénéfices qui lui permettent alors d’accessoiriser ses mises en scène (lunettes de soleil, petit mobilier, bijoux, voiture et scooter…) ce qui est très apprécié par ses clients et leur laisse un vaste choix dans le style de photo souhaité. Mais vous me direz…

Oui c’est bien tout ça, mais comment a t-il fait pour être connu ?

Seydou Keïta est devenu un photographe connu en Afrique de l’Ouest car grâce à la parfaite maîtrise de son art, en 1962, à la demande des autorités, il ferme son studio et devient LE photographe officiel du gouvernement. Il réalisera des portraits des présidents mais sera surtout reconnu pour la première partie de sa carrière Il restera LE photographe officiel de la présidence jusqu’à sa retraite en 1977.

Il décédera à Paris en 2001….

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Ma préférée !

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Alors intéressant ou pas ?
Bon… même si tes photos prises à l’Iphone sont un peu pourries j’aimerais en savoir plus.

Chouette ! Toutes les infos sont ici =>http://www.seydoukeitaphotographer.com/fr/videos/

ou là => https://www.youtube.com/watch?v=AJ7pzeNgkGc

Ce que je retiens c’est que la persévérance paye toujours quand on est passionné. Un bon photographe est celui qui sublime ses sujets (et non celui qui fait patienter ses modèles pendant 30 minutes le temps de trouver le déclencheur ah ah ah !).

Et, Seydou Keîta était un grand humaniste,  libre dans son art. Il a su briser les codes de la photographie durant une période coloniale ou ces codes étaient radicalement différents.

Merci d’être arrivé(e) à la fin de cet article. N’hésitez pas à me laisser un petit commentaire si cet article vous a plu / ou déplu.

les plus belles photos viennent de :

loeildelaphotographie.com

magnin-a.com/fr

sacreeparisienne.fr